Killing Me Softly (saison III)

De la musique qui s’évapore…

Song 58

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“Bobby thumbed a diesel down.” “A dizôl dahoune”. Enfilade de d, cette fois, t’as l’impression que c’est un seul mot, prononcé bouche tordue, bien grasseyant, comme une giclée de sauce sur le devant de ta chemise. Et qu’est-ce qu’elle a “thumbé”, Bobby ? Hm? Un “dizôle dahoune”, voilà quoi! “Dizôle dahoune”, c’est un peu comme “Bateune Ruuuge”. C’est rigolo à mâchonner. Ça roule sur et sous la langue. Ça remplit la bouche. Ça place spontanément la voix une demi-octave plus bas. Tout de suite, ça fait américain. C’est quoi ton nom, étranger ? Dizôle Dahoune ? Ah. Scuze-nous. Pouvais pas savoir. Tout de suite, les mecs ont compris qu’avec un nom comme ça, la façon que tu l’as diphtongué (”Dizôle Da-houne…” ), fallait pas te faire chier. Mais t’en as toujours un qu’insiste : et tu nous arrives d’où comme ça, Dizôle Dahoune, d’un pas si déterminé ? Bateune Ruuuge. Okay, là, c’est bon. Même le mariole s’écrase. Les mecs te foutent la paix. Dizôle Dahoune de Bateune Ruuuge, tu le laisses boire sa canette tranquille, tu vois ce que je veux dire.

(Laurent Chalumeau : Me and Bobby McGee)





The Field Mice : And Before the First Kiss (For keeps 1991)



Written by Kill Me Sarah

novembre 25th, 2008 at 9:04

Posted in Blind music